Nitelight, Nitelight, Nitelight… ce nom ne me parlait pas vraiment avant la sortie de leur dernier EP Alterations fin mars dernier. Et quelle erreur de voir que ça ne m’était pas parvenu plus tôt, d’autant que ce duo italien qui se cache derrière le nom de Nitelight s’intéresse à la Synthwave depuis mai 2013, et durant cinq années j’en avais pas entendu parler. Et Nitelight, c’est avant tout deux potes, Mario Bulasinski et Stefano Cerulo, passionnés par les années 80, de la musique qui en est imprégnée et sortie.
Et c’est aujourd’hui qu’on rattrape tout ça après avoir écouté plusieurs fois leur discographie sur leur Bandcamp, et ça vaut le détour, très clairement. Déjà le groupe ne reste pas figé dans un seul et même genre, en touchant de près comme de loin l’Italo-Disco, la Darksynth, la Synthwave et l’Outrun. Mais parlons de ce dernier EP, qui lui est orienté Synthwave dans une approche plus futuriste, Alterations.
L’évolution avec Alterations
La première chose que l’on ressent lorsqu’on écoute Alterations après avoir écouté les premières productions de Nitelight, dans l’ordre de parution, c’est bien l’évolution du groupe dans leur manière de composer et dans leurs productions en elles-mêmes : plus travaillées, plus évocatrices, plus voyageuses… Et si la jaquette d’Alterations met l’accent sur une production à la fois léchée et soignée, il en retourne finalement la même chose à l’écoute.
Dès son premier morceau Fitzroy, Nitelight nous envoie droit ses notes de synthétiseur évoquant un univers retro-futuriste utopique, avec des élans de mélodies vidéoludiques chiptunées, venant rythmer la chose avec entrain. Une incursion dans La Grille à la façon Nitelight en quelques sortes, avec quelques envolées empruntées à la Cybersynth. Plus légère, la seconde piste Grudge s’élance sur les pas d’une Synthwave mélodique où on se laisse bercer par ces sonorités typées et ancrées des 80′. Dans la continuité de Grudge, on enchaîne avec Instant Empathy, une track à la rythmique calquée sur la précédente, comme une invitation à continuer à voyager.
Cybersynth incoming
A prison for your mind rompt avec la quiétude qu’apportait les précédents morceaux avec un kick qui se ressent bien plus, des notes un peu plus graves et marquées, ainsi qu’une aspect quelque peu Cybersynth, notamment ressenti à la fin de ce morceau, dans sa troisième et dernière partie, où le rythme se retrouve altéré (parce que Alterations ?) voire cassé. Ça surprend aux premiers abords, car jusqu’à cet instant les différents morceaux adoptaient une structure assez linéaire, mais cela s’intègre assez bien de par l’usage de notes “cyber-robotisées”.
Ceci expliquant cela, c’est probablement pour mieux préparer aux morceaux suivants que sont Absolute Black et No data, qui pour ma part sont les deux morceaux phares de ce long EP avec un réel changement entre la première partie de ce dernier et celle dans laquelle on atterrit désormais. Un peu plus sombre, adoptant une structure et mélodie plus complexes, de la nouveauté dans les sonorités, notamment dans No data avec l’usage d’un thérémine ou du moins l’imitation de celui-ci, un kick plus agressif et marqué. Bref Nitelight se lâche un peu plus sur ces morceaux, ça se ressent et ça fait plaisir !
Wedding Rain vient conclure cet EP de sept morceaux, mariant l’essence des différentes compositions que l’on retrouve dans cet EP, tel un mariage cybernétique unifiant ces deux parties perçues et issues de ce duo qui prépare -du moins je le pense-, d’ores et déjà la suite.